Ce week-end a eu lieu une grande première dans le charmant petit village alsacien de Rosheim. En effet, pas moins de 140 costumés se sont retrouvés pour offrir une parade vénitienne de premier ordre aux spectateurs! Tous sont des habitués de ce somptueux et célèbre carnaval. Venus des quatre coins de la France, ils ont brillamment accepté de jouer le jeu de la parade pour le plus grand plaisir des gens venus les admirer.
Mais commençons par un brin d'histoire.
Les premières origines du carnaval de Venise remontent aux environs du XIème siècle.
Cette fête traditionnelle offre alors une période de défoulement autorisée par les intitutions. Les Vénitiens profitent un maximum de ce temps de liberté avant le Carême.
Le masque et le déguisement permettent d'atténuer les inégalités sociales et tout le monde peut ainsi participer à cette période de fêtes.
Durant les dernières années de la République, le masque protégera même de toutes sortes de hontes liées au libertinage, à l'amour excessif des jeux d'argent, en préservant un anonymat bienvenu!
Loin d'être synonyme d'élégant, l'habit du XVIème siècle est rapiécé pour faire figure de haillons. Cet habit est à l'origine du costume patchwork d'Arlequin.
Inspiré par la Comédia dell'arte, le costume traditionnel est composé d'un masque blanc avançant au-dessus de la mâchoire supérieure (et déformant ainsi la voix), et prolongé par un carré de soie. Ce masque s'appelle "larva" (fantôme en latin) ou "volto". Il est accompagné d'un tricorne et d'une cape noire ou tabarro.
Exclusivement portés par les femmes, la moretta est un masque ovale de velours noir porté et le domino, un très long manteau muni d’une capuche couvrant le visage.
C'est au XVIIIème siècle que le carnaval de Venise connaît son apogée avant que les festivités ne cessent à la fin de ce même siècle, au moment de la chute de la République.
Le carnaval ne réapparaîtra qu'après 1970 pour devenir l'un des plus célèbres au monde.
Les costumes ont beaucoup évolué. Ils sont aujourd'hui symbole de raffinement et d'élégance. Les participants ne sont d'ailleurs pas "déguisés", ils sont "costumés".
Un costume, dit-on, ne sert que pour un seul carnaval, car il acquiert une âme au cours de cette fête. Il ne devrait donc plus être utilisé.
Les masques en papier mâché et en cuir sont l'oeuvre des "mascieri". Ce métier qui date de 1436, avait totalement disparu. Il a retrouvé une nouvelle vie en 1979.
Et maintenant, place à la parade!